Quels sont les différents types d'arcs ?

Connaître les différents types d’arcs qui existent aujourd’hui est essentiel pour mieux comprendre les caractéristiques de chacun d’eux, mais aussi les usages et les traditions auxquels ils sont liés. Vous découvrirez ainsi au détour de cet article un panorama complet des principaux types d’arcs, des plus traditionnels aux plus récents, pour vous aider à les différencier plus facilement. 

Les trois grandes familles d’arcs : l’arc classique, l’arc droit et l’arc à poulies

Parmi la multitude de types d’arcs différents, il est possible de distinguer trois grandes catégories : l’arc droit (ou longbow), l’arc classique (ou recurve) et l’arc à poulies (ou compound). Ce sont les types d’arcs les plus reconnaissables, mais aussi les plus utilisés par les archers, qu’ils soient débutants ou confirmés.

L’arc longbow

L’arc longbow aussi appelé arc droit est sans aucun doute l’image la plus classique que l’on se fait traditionnellement d’un arc. Avec sa forme en « D » reconnaissable parmi tous les types d’arcs, c’est l’archétype même de l’arc dans l’imaginaire collectif, celui qui possède la forme la plus simple et la plus pure qui soit.

L’arc droit est un arc de grande taille. Il est souvent aussi grand que la personne qui le manie, et taillé dans une seule pièce de bois, sans courbure particulière au niveau des branches. Ces dernières ne font qu’un avec la poignée, offrant ainsi à l’arc un aspect esthétique très épuré.

L’arc classique

Issu de l’arc gallois médiéval, l’arc droit a été largement utilisé par les archers anglais pendant le Moyen Âge, et notamment durant la guerre de Cent Ans, qui lui a donné ses lettres de noblesse. Il est toujours utilisé de nos jours, mais son usage est réservé aux archers confirmés, car il ne peut pas être équipé d’accessoires de visée. Il est conçu pour le tir instinctif. La visée se fait donc au jugé et à l’expérience.

Ce type d’arc nécessite une technique précise pour être manié, car il ne dispose d’aucune assistance mécanique. Toute la puissance du tir provient de la force et de la posture de l’archer.

C’est l’arc le plus répandu et le plus utilisé de nos jours, tant pour le loisir que pour les compétitions de tir à l’arc (aux Jeux olympiques, par exemple). Plus compact que le longbow, l’arc classique se distingue par la forme particulière de ses branches, qui sont recourbées vers l’avant à leurs extrémités. C’est pour cette raison qu’on utilise aussi le nom d’arc « recurve » (« recourbé » en anglais) pour le désigner.

Cette caractéristique permet à l’arc de stocker davantage d’énergie au niveau des branches au moment de l’armement, et donc de restituer une puissance de tir supérieure à longueur égale.

L’arc classique offre un bon compromis entre l’efficacité, la maniabilité et le confort de tir. Il peut être utilisé pour le tir instinctif sur cible, mais il est toujours possible d’intégrer des accessoires spécifiques (stabilisateur, viseur, clicker, berger-button, repose-flèche) pour optimiser son utilisation et améliorer sa visée notamment.

Cette flexibilité fait de l’arc classique le type d’arc idéal pour les débutants. Les accessoires aident les archers novices à maîtriser leur arc et à se familiariser plus facilement avec les différentes techniques de tir.

L'arc classique est composé d’une poignée centrale et de deux branches démontables ou monobloc. Un arc classique sans accessoires est appelé « barebow » (arc nu).

L’arc à poulies

Conçu aux États-Unis dans les années 1960, l’arc à poulies est le type d’arc le plus récent. Son arrivée a marqué une rupture avec la conception traditionnelle de l’arc. Aussi appelé arc « compound », il intègre un système mécanique sophistiqué composé de poulies excentrées et de câbles qui permettent de démultiplier la puissance de tir tout en réduisant l’effort nécessaire pour maintenir la tension de la corde.

 

Cette particularité (l’effet « let-off ») permet à l’archer de tenir la corde bandée plus longtemps sans se fatiguer. Moins d’effort pour tendre la corde signifie aussi plus de précision lors de la visée, dans la mesure où l’archer peut prendre plus de temps pour bien viser sans gaspiller ses forces.  

L’arc à poulies est le type d’arc le plus puissant. Sa puissance moyenne est généralement comprise entre 40 et 70 livres (lbs), selon la corpulence de l’archer. Grâce au système de poulies, l’effort de maintien à pleine allonge (le « let-off ») est beaucoup plus faible que la puissance maximale. Selon les modèles, le let-off peut atteindre 65 à 80 % de la puissance maximale de l’arc. Cela signifie que l’archer n’a plus qu’à fournir 20 à 35 % de la puissance initiale pour maintenir l’arc bandé au maximum.

Les arcs à poulies sont souvent équipés d’un scope (viseur grossissant) et d’un décocheur mécanique, pour une meilleure précision et un décochage plus régulier. Ils sont très utilisés pour la chasse à l’arc et pour le tir sportif. Ils sont plutôt réservés aux archers expérimentés, certains modèles nécessitant des réglages précis avant d’être utilisés.

Les autres types d’arcs traditionnels

À côté des trois grandes familles d’arcs que nous venons d’évoquer, il existe de nombreux types d’arcs différents. Ces types sont moins connus, mais ils font néanmoins partie des arcs traditionnels. Nous en avons sélectionné quelques-uns :

L’arc composite

L’arc composite est l’un des témoignages les plus remarquables de l’ingéniosité humaine. Il désigne un type d’arc conçu à partir de différents matériaux d’origine naturelle ou animale (généralement bois, tendons et corne), selon une technique commune à différents peuples d’Extrême-Orient, d’Asie centrale et du Moyen-Orient. De petite taille, ce type d’arc était l’arme de prédilection des civilisations nomades, comme les Huns ou les Mongols, qui l’utilisaient avec une grande dextérité à cheval.

L’arc mongol

L’arc mongol est une variante raffinée de l’arc composite. Il est particulièrement adapté pour le tir monté (à cheval). Il se caractérise par sa forme très recourbée et sa taille réduite, qui en font une arme à la fois très maniable et très puissante. Comme son nom l’indique, ce type d’arc était utilisé par les cavaliers mongols des steppes d’Asie centrale. Il fait aujourd’hui le bonheur des amateurs de tir équestre et des passionnés d’histoire militaire.

L’arc japonais

Aussi connu sous le nom de Yumi, l’arc japonais est unique à bien des égards. Il se distingue tout d’abord par sa taille impressionnante, qui peut dépasser les deux mètres, mais aussi par sa forme asymétrique. Originellement fabriqué en bambou, ce type d’arc est traditionnellement utilisé dans la pratique du Kyudo, l’art martial japonais du tir à l’arc, qui est un héritage direct des samouraïs. Cette discipline hissait l’exigence du tir à l’arc à son degré le plus élevé : le Yumi devenait le prolongement du corps et de l’esprit, et l’archer ne devait plus faire qu’un avec son arme.